Oscillant d’abord entre pointillisme et impressionnisme, c’est à son retour de son deuxième séjour à Pont-Aven en 1887 qu’Emile Bernard met au point le cloisonnisme et la synthèse picturale, expression de ces recherches de primitivisme. Pour lui, le procédé de l’impressionnisme, bon pour la production vivante de la lumière, dépouille la couleur.
Il s’éloigne ainsi de la rigueur analytique du pointillisme et développe en commun avec Paul Gauguin une théorie contraire: Le Cloisonnisme qui s'inspire de l'estampe
japonaise, des images d'Epinal, du vitrail et de l'art primitif, il consiste à cerner chaque motif d'un trait en général noir pour rendre l'oeuvre plus synthètique et décorative. Les
lignes noires soulignent les contours, divisent, encerclent les éléments et les figures. Les couleurs sont ensuite appliquées en larges aplats, les tons sont purs, vifs, violents et
éloignées du réel. Le Cloisonnisme trouve son inspiration dans la réalité qui l'entoure mais ne cherche pas à la représenter de manière réaliste, par exemple la perspective,
les ombres et les dégradés ne sont pas forcément présents dans les tableaux de ses artistes.
Toutefois, la revendication de la paternité du cloisonnisme sera à l'origine d'un conflit entre Bernard et Gauguin, ce qui mettra définitivement fin à leur collaboration. Le premier quittera la France pour l’Egypte abandonnant ses recherches picturales pour un style classicisant. Le second poursuivra ses recherches de symbolisme et de primitivisme à Tahiti. Le courant cloisonniste ne survit pas à ce départ et se fondra dans le symbolisme.
Les artistes du Mouvement Cloisonniste sont Louis Anquetin, Paul Gauguin, Emile Bernard, Maurice Denis, Vincent Van Gogh, Valerio Adami, Henri de Toulouse-Lautrec et Pierre Alechinsky. Ce mouvement aura, grâce à eux, une influence décisive sur la peinture contemporaine. Il sera présent dans des courants artistiques aussi variés que l'Art Moderne, le Pop Art ou la Bande Dessinée.
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