Robert Combas est né le 25 mai 1957 à Lyon, il passe son enfance et adolescence à Sète, ville populaire du midi de la France. Il dessine naturellement et ses parents l'encouragent. "Je dessinais tout le temps, comme d'instinct, automatiquement. Je n'arrêtais pas de dessiner et vers 6-7 ans, mes parents ont dit que ce serait bien que j'aille aux Beaux-Arts et alors ils m'ont emmené aux Beaux-arts... et c'est comme ça que je suis resté aux Beaux-Arts de l'âge de 7-8 ans jusqu'à 23 ans." Comme tous les adolescents de sa génération il aime les bandes dessinées... "J'ai toujours aimé l'illustration, les bandes dessinées, style Pif le chien, Tintin... Les journaux que mon père lisait m'ont aussi beaucoup influencé et j'ai fait des caricatures inspirées du Canard Enchaîné" ... et la musique rock. "Quand j'étais tout jeune, j'ai trouvé que c'était le rythme qui me convenait."
Il fait ses études à l'école des Beaux-Arts de Montpellier. "En 1977, j'étais au contact des milieux jeunes, rock et branchés où il y avait une certaine création. C'était l'époque un peu punk, beaucoup de jeunes étaient partis vers la bande dessinée. Il ne restait aux Beaux-Arts que quelques anciens babas dépassés et plus ou moins influncés par Supports/Surfaces ou par leurs profs. J'avais choisi la peinture et vers la fin de la première année, je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose de nouveau. j'ai toujours voulu faire quelque chose de complètement nouveau, j'ai toujours eu le besoin de me démarquer par rapport aux "autres." Adepte de la musique punk-rock, très influencé par la bande dessinée, les magazines, les journaux ou la télévision (qui est entrée dans presque tous les foyers français), et surtout las du mouvement support/surface qui domine la scène artistique française de l’époque, Combas (comme ses acolytes) cherche une voie picturale nouvelle.
Ses peintures au style nouveau sont vites remarquées. "J'ai donc passé mon diplôme de peinture à Saint-Etienne devant un jury, dans ce jury il y avait Bernard Ceysson, directeur du musée de Saint-Etienne. mon travail lui a beaucoup plu et il m'a proposé de participer à une exposition au musée "Après le Classicisme". Quand j'ai demandé pourquoi il me proposait cette exposition, il m'a répondu qu'en France il n'y avait encore personne qui faisait ce genre de peinture." Cette première exposition apportera le succès à Combas, d'autres expos s'enchaîneront ensuite ( 1980 : Musée d'Art et d'industrie de Saint-Etienne, 1981 : "Finir en beauté", "Deux Sétois à Nice", "Ateliers 81-82" au musée d'Art Moderne de Paris, des expositions dans des galeries renommées en France et à l'étranger et la première rétrospective de son oeuvre en 1985.
L’Amérique a sa Bad Painting avec des artistes comme Julian Schnabel, Keith Haring ou Jean-Michel Basquiat, l’Allemagne, ses “nouveaux fauves” avec Anselm Kiefer ou Georg Baselitz, la France aura désormais sa “figuration libre”. C’est Ben, l’un des premiers à inviter les jeunes Combas et Di Rosa à exposer dans sa galerie niçoise en 1981, qui invente le terme. Ce mouvement se revendique libre avant tout : “Libre de faire laid/Libre de faire sale/Libre de préférer les graffitis du métro de New York aux tableaux du Guggenheim”, comme le clamait l’artiste de Fluxus, mais surtout libre de s’abstraire du concept, d’exprimer un goût et un appétit pour l’image et la culture populaire, et d’être immédiatement compréhensible.
Robert Combas est un artiste seul, retiré du monde. Son oeuvre est un mélange de ses goûts et de différentes inspirations. Des toiles denses, monumentales pour la plupart, saturées de formes, mêlant figures et motifs abstraits, l'absence de volume et de perspective, des couleurs vives, un cerne noir qui détoure tout et une signature, imposante, comme un logo de baskets mal foutu ; animées par des thèmes aussi variés que la violence, la joie, le spirituel, la souffrance, les petits bonheurs, le sexe, la religion, la musique ou la bande dessinée. Voilà les caractéristiques principales de la peinture de Robert Combas.
"Pour moi une toile peut être influencée par des publicistes naïfs Africains, par l'illustration de livres d'école primaire, mélangée à Picasso ou à Miro, ou alors un dessin genre BD, plus de fausses écritures arabes, plus une peinture brute, très Dubuffet ou Cobra. La figuration libre est une peinture qui ne renie pas ses instincts primitifs et une volonté de culture. Le Dadaîsme, l'Art Brut, l'Art Nègre, celui des peintres publicistes naïfs d'Haïti, d'Afrique, d'Amérique du Sud, de Jamaïque, l'Art Naïf, l'Art pauvre, le Rock and Roll, la Rock culture, l'art des inadaptés (mongoliens), Picasso, l'Expressionnisme, la BD. On mélange tout et on trouve Combas, figuratif parce que je vis dans un monde de réalités. Je trouve en revanche que le message de mes peintures est abstrait. C'est un mélange d'images, de couleurs, de fausses écritures asiatiques, arabes, sud-américaines, une peinture qui est un essai vers un langage universel."
Depuis 1981, Combas vit et travaille en région parisienne. Il est donc le créateur du mouvement artistique que l’artiste Ben appela la ‘Figuration Libre’, mouvement regroupant Branchard, Boisrond, Herve Di Rosa et Combas.
"La Figuration Libre, c'est faire ce qu'on veut le plus possible, le plus personnellement, le plus librement." Robert Combas.
Source: Art inprogress.
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seb-russo (samedi, 05 septembre 2009 11:54)
Et un petit merci à Robert Combas, j'ai assisté au vernissage de son expo à L'ELAC de Lyon dans les années 80...
La figuration libre est morte vive la figuration libre
robert combas expo (lundi, 13 février 2012 17:20)
A ne pas rater l'expo Combas au Musée d'art contemporain de Lyon en 2012.