Honoré-Victorien Daumier, fils de Cécile-Catherine Philip et de Jean-Baptiste Daumier, né le 26 février 1808 à Marseille, est un caricaturiste, un peintre, un sculpteur et lithographe français.
Devant lui, nos dessinateurs de presse tombent à genoux. L'un après l'autre. "Daumier ? Un modèle trop grand pour moi", se lamente Cabu... Et Plantu de soupirer : "Daumier rend infiniment humble... Quelle richesse dans le trait ! Quelle force dans la charge!" il faut dire que ses estampes éclatent à nos yeux avec la puissance d'une bombe, à la fois artistique et politique.
Un tempérament précoce : à 24 ans, en 1832, il n'a pas peur de dessiner le roi Louis-Philippe, la tête en forme de poire, avalant les écus des pauvres. Pour ce dessin, intitulé Gargantua, il a été condamné à six mois de prison à Sainte-Pélagie sur décision de cour d'assises. Pas moins. Il faut dire que dans la famille Daumier, on n'a pas froid aux yeux. Honoré a tout juste huit ans quand son père, un vitrier marseillais, entreprend de monter avec toute sa famille à Paris... pour pénétrer les cercles littéraires avec le fol espoir de devenir un poète reconnu.
Le père échoue mais le fils réussira. Doué pour le dessin, Daumier junior commence en effet à publier des lithographies dans La Caricature puis Le Charivari, journaux dirigés par le satiriste républicain Charles Philippon. C'est bientôt lui qui fait vivre sa famille désargentée et son génie est reconnu par les plus grands : "Son crayon contient autre chose que du noir bon à délimiter des contours. Il fait deviner la couleur comme la pensée", s'émerveille Baudelaire. Il le compare à Molière. Balzac, à Michel-Ange.
Un Michel-Ange aux prises avec l'histoire. En 1835, à la suite d'un attentat manqué contre Louis-Philippe, la censure est renforcée. Daumier délaisse alors le dessin politique pour se tourner vers la caricature de moeurs, moquant "gens de justice", femmes intellectuelles et autres "bons bourgeois"... dont il ne se sentira jamais solidaire (à travers des personnages comme Robert Macaire ou Ratapoil). Car il a beau forcer l'admiration de l'élite et fréquenter toute sa vie durant des Delacroix, des Michelet, des Corot, le fils du vitrier reste fidèle à ses origines. En 1846, il épouse une petite couturière, Didine, qu'il aime tendrement jusqu'à sa mort.
Lorsque l'empereur vieillissant relâche la censure, dans les années 1860, Daumier s'empare à nouveau de l'allégorie politique et dénonce la militarisation de la Prusse, qui conduira à la guerre en 1870. Daumier est un idéaliste, lorsqu'en 1870 on lui propose la légion d'honneur, il la refuse, sans esclandre. "C'est un rêveur, on ne fera rien de lui", soupire Courbet. Ce rêveur dont la vue faiblit meurt le 11 février 1879 à Valmondois (Val d'Oise), où il s'est retiré. L'année d'après, son corps est exhumé du cimetière de Valmondois pour être transféré à Paris au cimetière du Père Lachaise, où il repose aux côtés de ses amis Corot et Daubigny.
S'il n'a pas laissé d'enfant, nombreux sont ses héritiers : de Tim à Plantu, en passant Cabu, Wolinski, Effel ou Micha, les caricaturistes le considèrent comme un père au talent inégalable. Et on collectionne ses oeuvres aux quatre coins du monde. On peut d'ailleurs voir plusieurs de ses oeuvres au musée d'Orsay à Paris.
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féfé (samedi, 01 octobre 2011 18:30)
bien
féfé (samedi, 01 octobre 2011 18:33)
car le texte n'est pas tres long mais va bien detailler le court de sa vie.
merci beaucoup
féfé (samedi, 01 octobre 2011 18:34)
Malgré le manque d'images