Alberto Giacometti est né dans le petit village de Borgonovo dans le canton suisse des Grisons le 10 Octobre 1901. Il passe ses premières années scolaires dans le village voisin de Stampa. Il a une enfance heureuse. Son père qui est artiste l'initie au travail de peintre dans l'atelier, son parrain (le peintre Cuno Amiet) lui enseigne les dernières techniques, et les autres membres de sa famille contribuent à son développement artistique en posant pour lui en tant que modèles. Peu de temps avant d'obtenir son diplôme d'étude secondaire, Giacometti abandonne l'école en 1919 pour se consacrer entièrement à l'art.
Après un séjour prolongé à Venise et à Rome (Italie) en 1920, au cours duquel il développe une passion pour le travail du Tintoret et de Giotto, Giacometti se rend à Paris en 1922 pour étudier à l'Académie de la Grande Chaumière où il suit les cours du précurseur de la sculpture monumentale du XXe siècle, Antoine Bourdelle (1861-1929), par qui il a été grandement inspiré en tant qu'artiste. En 1925, son frère Diego le rejoint à Paris et devient son assistant permanent. Giacometti obtient ses premiers succès grâce à des oeuvres abstraites : des têtes et des figures aplaties, à la surface lisse, marquées de faibles dépressions qu'il appelle "plaques" (Femme cuiller, 1926). Il crée des objets qui sont des évocations de violence, de sexe et de mort (Femme égorgée,1932), sa première exposition personnelle a lieu cette même année.
Pendant un moment Giacometti s'intéresse au cubisme et ensuite il se rapproche du mouvement surréaliste qu'il rejoint de 1930 à 1935. Il commence à exposer ses premières sculptures surréalistes au Salon des Tuileries. Le succès n'est pas long à venir et Alberto commence à fréquenter des artistes comme Arp, Miro, Picasso, Ernst et des écrivains dont Prévert, Aragon, Eluard, Bataille et Queneau. Il devient ami avec Breton et écrit et dessine pour sa revue Le surréalisme au service de la Révolution.
De 1935 à 1940 Giacometti se concentre sur l'étude de la tête humaine, il travaille sur le regard, qu'il considère comme le siège de la pensée "Je ne dessine pas l'œil, je sculpte le regard". Il dessine également des figures entières afin d'essayer de capturer l'identité de différents êtres humains d'un seul coup d'œil. Au cours de cette période, il rencontre Picasso et Beckett et établi un dialogue avec Sartre, qui a pour but d'influencer le travail des deux artistes.
A partir de 1945 il crée des statues en bronze ou des plâtres, ce sont des effigies nues, allongées, étirées, creusées, il dépouille ses personnages, les réduit à l'essentiel, les rend filiformes (Femmes de Venise, Hommes qui marchent). Ce sont des silhouettes désincarnées qui évoquent la détresse existentielle, la solitude et la fragilité de l'Homme. Pour beaucoup ils sont un reflet de la situation spirituelle de l'époque. Tout comme ses sculptures, les dessins et les peintures de Giacometti représentent avec une grande intensité et une grande sensibilité la perte de l'être humain dans le vide et dans l'espace, elles sont marquées de lignes qui définissent l'espace (Diego, 1958).
Giacometti passe la Seconde Guerre mondiale à Genève. En 1945, il retourne à Paris où il vit et travaille jusqu'à sa mort. En 1961, l'artiste reçoit le prix de sculpture de la Fondation Carnegie International de Pittsburg, le Grand Prix de Sculpture à la Biennale de Venise 1962 et en 1964 le prix Guggenheim pour sa peinture. En 1965, plusieurs expositions Giacometti sont organisées dans le monde : la Tate Gallery (Londres), le Museum of Modern Art (New York), le Louisiana Museum et le Stedelijk Museum, Amsterdam. Cette même année, il reçoit le Grand Prix national des arts par le gouvernement français.
Giacometti meurt à Coire (Suisse) le 11 janvier 1966 à l'âge de 64 ans d'un cancer à l'estomac, il est enterré le 15 janvier dans le cimetière de Borgonovo. En 1969, la première grande rétrospective française de son oeuvre montrant ses peintures, dessins, sculptures, estampes -lithographies et gravures- se tient à l'Orangerie des Tuileries à Paris. Son œuvre est présente dans toutes les grandes collections, et représente l'art de la moitié du 20ème siècle d'une manière exemplaire.
"Je fais certainement de la peinture et de la sculpture et cela depuis toujours, depuis la première fois que j'ai dessiné ou peint, pour mordre sur la réalité, pour me défendre, pour me nourrir, pour grossir ; grossir pour mieux me défendre, pour mieux attaquer, pour accrocher, pour avancer le plus possible sur tous les plans, dans toutes les directions, pour me défendre contre la faim, contre le froid, contre la mort, pour être le plus libre possible, le plus libre possible pour tâcher - avec les moyens qui me sont aujourd'hui les plus propres - de mieux voir, de mieux comprendre ce qui m'entoure." Alberto Giacometti.
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malicia (mercredi, 03 novembre 2010 11:22)
Je trouve que Giacommeti est un artiste tres talentueux car toute ses oeuvres on une arriere vue qui est magnifique
Shenk (samedi, 11 décembre 2010 09:55)
J'avoue que ses sculptures son très représentatives
Il a un vrai talent pour la sculpture