Raoul Ernest Joseph Dufy est né au Havre le 3 juin 1877 dans une famille modeste mais ouverte à la culture. Son père Léon est comptable dans l'entreprise de métallurgie Rispal.
Alors qu'il est apprenti dans une maison d'importation de café, il suit les cours du soir du peintre Charles Lhuillier à l'école municipale des Beaux-Arts et se lie d'amitié avec Raimond Lecourt et Emile Othon Friesz avec lequel il partagera ensuite un atelier à Montmartre et qui restera un de ses plus fidèles amis. En 1900 Raoul Dufy obtient une bourse de la ville pour partir étudier aux Beaux-Arts de Paris où il retrouve Othon Friesz. Il commence à exposer ses toiles dans la capitale, au salon des Artistes français puis en 1903 au salon des Indépendants où il découvre le tableau de Matisse 'Luxe, calme et volupté' qui est pour lui une révélation.
Le fauvisme est lancé, Raoul Dufy s'y engouffre, ouvrant une fantastique période de production, de travail sur la palette : elles sont pures et vives, retranscrivent les émotions, éclairent le tableau selon le principe de 'la lumière couleur'. Dufy fait par la suite une brève incursion du côté du cubisme cézanien au cours de ses séjours en Provence avec Georges Braque. Dufy atteint ensuite son apogée en créant son propre langage pictural fondé sur la dissociation de la couleur et du dessin, il s'écarte du Fauvisme de ses débuts pour trouver son style.
C'est en observant les va et vient des vacanciers sur la jetée à Trouville, qu'il se rend compte que la tache de couleur d'un objet passant rapidement devant la rétine y reste imprimé plus longtemps que les contours de l'objet même. De là l'origine de l'empiètement de la couleur sur le trait dans les tableaux de Dufy. À partir de 1920 ces caractéristiques, qui donnent à sa peinture un caractère immédiatement reconnaissable, sont mises en place dans ses œuvres. Pour Dufy, les couleurs ont leur vie propre, elles dépassent l'objet. Ce sont elles qui structurent ses toiles en formant des zones plus ou moins larges, de grands aplats de couleur vive sur lesquelles le peintre rajoute le dessin des divers éléments.
Il se lance alors dans une production intense et multiple : gravures et illustrations pour Guillaume Apollinaire (Bestiaire ou Cortège d'Orphée) ou Gide, sollicitation par le couturier Paul Poiret pour la création de motifs pour les tissus de mode et de décoration, décors pour Cocteau, commandes publiques et expositions à travers le monde. Il assure une commande monumentale pour le pavillon de l'Électricité de l’Exposition internationale qui se nomme La Fée Electricité. Cette oeuvre est restée très longtemps la plus grande peinture existante au monde (624 m2), aujourd'hui visible au musée d'art moderne de la Ville de Paris .
Ni la polyarthrite rhumatoïde, dont il souffre depuis 1937, ni l'âge ne le ralentissent. Un an avant sa mort, il remporte le prix de peinture de la 26e Biennale de Venise, qui couronne l'ensemble de son oeuvre. Célèbre et adulé, Raoul Dufy meurt le 23 mars 1953 à Forcalquier. Après une inhumation provisoire, la ville de Nice offre un emplacement au cimetière de Cimiez en 1956.
Grand coloriste, Raoul Dufy a laissé une œuvre considérable derrière lui : deux mille peintures, deux fois plus d'aquarelles et de nombreux dessins, gravures, illustrations, céramiques et modèles de tissus imprimés. Sa recherche obstinée de la couleur et de la lumière sont à l'origine d'un style unique. La gaieté et la joie de vivre que Dufy exprime dans ses œuvres lui ont valu le surnom de peintre de la joie.
"Peindre, c'est faire apparaître une image qui n'est pas celle de l'apparence naturelle des choses, mais qui a la force de la réalité." Raoul Dufy.
Source: Nouvellesimages.
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