Biographie des artistes Gilbert et George

Découvrez la biographie des célèbres artistes provocateurs Gilbert & George (de leurs vrais noms Gilbert Proesch et George Passmore). Gilbert Proesch naît en 1943 dans les montagnes des Dolomites, et étudie l’art en Autriche et à Munich, avant de s’installer en Angleterre. George Passmore, né en Angleterre, étudie l’art à Oxford. Consultez la biographie de Gilbert et Georges et découvrez leurs oeuvres.

Gilbert et George
Gilbert et George

Gilbert Prousch et George Passmore se rencontrent dans leur école d'art, la Martin School of Art à Londres, où ils étudient la sculpture, c'est le coup de foudre. Ils exposent d'abord dans les mêmes salles, mais séparément. Puis ils travaillent ensemble, et sont les premiers à se faire accepter (non sans difficultés) comme un couple d'artistes. C'est donc en 1967 que le "concept" Gilbert et George naît, ils inventent leurs personnages d'anglais moyens ne retirant jamais leur éternel costume-cravate, même lorsque la température extérieure fait exploser le thermomètre. Leur style est si uniforme qu'il est assez compliqué de différencier du premier coup d'oeil Gilbert (le plus petit), né en 1943 en Italie, de George (celui qui porte des lunettes), Anglais pur jus né en 1942, à Plymouth.

 

Autre coup d'éclat des jeunes hommes : ils se servent de leur corps comme d'un objet artistique. C'est cette trouvaille qui leur permet de sortir de l'anonymat et de faire leurs armes sur la scène artistique internationale. A partir de 1969, donc, ils apparaissent dans leur costume, quasi immobiles, marchant comme des robots ou chantant une vieille rengaine de music-hall, le visage enduit de peinture rouge ou métallique. Ces shows minimalistes ont de quoi étonner, d'autant que pour aller au-devant du public, le duo ne se produit pas seulement dans des musées ou des galeries, mais aussi dans des night-clubs et des salles rock. Pas élitistes pour un sou, Gilbert et George commencent aussi à militer pour un art qui s'adresse à tous, dans un langage compréhensible par tous et qui parle des préoccupations de tous. Ils résument d'ailleurs leur croisade artistique en un slogan : "Art for all", l'art pour tous. Et explorent pour cela différents supports et techniques. Mais c'est finalement le langage simple et l'impact immédiat de la photographie sur le grand public qui les séduit le plus. A partir des années 80, Gilbert et George ne réalisent plus que des oeuvres à partir de clichés, d'abord en noir et blanc, puis en couleurs. A la même époque, leur manière de travailler se systématise.

 

Chaque année ou presque, ils abordent une nouvelle thématique : les peurs actuelles (1980), la foi moderne (1982), etc. Chaque sujet est traité par le biais d'une série de montages photos rectangulaires de très grand format (parfois plus de 4 mètres sur 11) quadrillés et recolorisés par ordinateurs, ressemblant à des vitraux ultramodernes. Dans ces séries, ils zooment sur ce que nous préférions éviter de regarder. La série "Dusty Corners" (coins poussiéreux), où on les voit isolés, comme enfermés dans des pièces vides, évoque puisamment la dépression. L'alcoolisme apparaît sans détour dans The Alcoholic, photomontage exhibant un alcoolo, avachi sur le trottoir, ou dans Raining Gin dans lequel ils exposent floues qui évoquent la modification de la perception visuelle altérée par l'alcool. Les artistes parlent aussi sans détour du sida, qui a décimé nombre de leurs amis et modèles. Ils créent même une série consacrée au sujet dans laquelle des photos de gouttes de sang, de sperme et de larmes grossies sont reversés à des associations d'aide aux malades.

 

Plus récemment, les dandy punk se sont attaqués aux intolérances religieuses. Exposée en 2006, l'une des oeuvres de la série "Sono-fagod" (fils de dieu) affirme que "Jésus adore la baise !" et qu'il faut par conséquent "s'accorder le pardon". Un nouveau pavé dans la mare pour dénoncer le fait que l'homosexualité est encore considérée comme un péché mortel par la religion catholique. Evidemment, une députée conservatrice britannique ne tarda pas à réagir, jugeant l'oeuvre "extrêmement blasphématoire" et les menaça de représailles divines. Il est vrai que les mauvais garçons de l'art contemporain, repoussent sans arrêt les limites... Mais s'ils sont critiques sur ce qui les entoure, ils sont aussi cruels avec eux-mêmes : ces dernières années, ils ont pris l'habitude de se représenter avec le corps et le visage monstrueusement déformés, amplifiant les ravages de la vieillesse. Un nouveau sujet d'angoisse à ajouter au tableau noir de leurs névroses...

 

On l'aura compris, Gilbert et George ne jouent pas la provocation pour la provocation. Quand ils enfilent un costume gris perle, c'est pour mieux pulvériser le conformisme. Il faut toujours regarder au-delà de leurs outrances, pour eux, l'art n'est pas un divertissement, il doit titiller, faire réagir, provoquer le débat. Finalement, le duo scandaleux ne cherche rien d'autre qu'à "élever" le public, selon leurs propres termes, c'est à dire le bonifier en le transforment de l'intérieur. "Il semble que la plupart des gens subissent une vie terrifiante, déclarent-ils. Nous pensons que c'est parce qu'ils n'ont pas compris, come nous l'avons compris, qu'il y a sans doute une nouvelle manière de se voir." Et de fait, en remettant sans cesse en cause les normes et valeurs de notre époque, le brillant duo nous invite à penser librement.

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