Les portraits sont rares dans l’œuvre de Vlaminck, mais les autoportraits sont plus rares encore. Nous n'en connaissons que
deux. Celui-ci, une huile sur toile (73,3 x 60 cm - Centre Georges Pompidou, Musée National d’Art Moderne) qui date de 1911, puis un second qu'il réalisera en 1920. Il se représente ici avec son
instrument de musique de prédilection, le violon, qui durant ses années de jeunesse lui fut une passion, mais aussi son moyen de gagner sa vie. Maurice de Vlaminck était en effet fils d'un violoniste et même s'il fait ses premières peintures vers 1893, il gagne initialement sa vie en tant
que violoniste. Dans ce tableau, le peintre s'est représenté en homme sûr de lui (visage massif, stature imposante, regard assuré) et qui a "réussi" à vivre de son art
(costume- cravate, gilet, chapeau melon) et ce dès 1906 grâce au marchand Ambroise Vollard. Le style de la peinture est très inspiré par le mouvement Cubiste par contre les couleurs sont très pâles alors que Vlaminck est connu à ses débuts pour être un peintre Fauviste. Le costume est dans les tons verts, le visage dans les tons jaunes, les yeux naturellement bleus de Vlaminck sont ici
plutôt gris et ternes. Une partie du personnage est éclairé par de la lumière blanche (sur le col de la chemise et le culot de la pipe) et les seules notes de couleurs détonantes sont celles de
sa cravate en bois fabriquée et peinte par lui-même et qui selon Guillaume Apollinaire lui servait également de matraque.
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C.M (dimanche, 21 novembre 2021 14:45)
Merci beaucoup