Il s’agit d’un autoportrait de Jean Dubuffet réalisé aux feutres marker sur support papier (26 x 17,5cm). Cette œuvre s’inscrit dans le cycle de l’Hourloupe * qui court de juillet 1962 à mai 1967 et fait partie d’une série de 6 autoportraits. Les formes constituant les différentes parties du visage de l’artiste sont cernées de noir et sont soit remplies de hachures rouges et/ou bleues, soit complètement coloriées avec ces mêmes couleurs. L’extrême sobriété des moyens utilisés et l’apparente simplicité n’empêche pas une intense expressivité du regard: Nostalgie et tristesse s’en dégagent. Jean Dubuffet ne représente ici que son visage seul, de face. Un épais cerne noir délimite donc les surfaces d’un pseudo-puzzle, tantôt hachurées de rouge ou de bleu, tantôt couvertes d’un aplat coloré ou laissées en réserve. Les cernes décrivent ainsi les formes et les fines hachures modèlent les volumes.
* L’étrange nom de l’Hourloupe est, pour Dubuffet, associé phonétiquement à "hululer", "loup" ou "hurler". Pas de rapports logiques à chercher ici, uniquement des associations d’idées instinctives faites par l’artiste. Références également au conte Riquet à la houpe ou encore l’ouvrage de Maupassant Le Horla qui est "inspiré d’égarement mental". On est dans l’immédiateté pure! La production de L'Hourloupe explore des techniques inédites laissant place au hasard et à l'imprévu en dessinant au stylo de manière un peu automatique.
"L'art ne vient pas se coucher dans les lits qu'on a faits pour lui ; il se sauve aussitôt qu'on prononce son nom. Ce qu'il aime, c'est l'incognito, ses meilleurs moments sont quand il oublie comment il s'appelle". Jean Dubuffet.
---> Retour à l'index de L'Histoire du visage dans l'Art.
Écrire commentaire